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Visitons
d'abord les lieux : commençons par le coin bibliothèque
qui propose un bon nombre d'essais philosophiques et quelques livres de
littérature. Il y fait calme. Chaises et fauteuils sont suffisamment
nombreux pour s'installer confortablement. Pour ma part, durant les
quelques deux heures trente que je suis restée, j'ai feuilleté un livre
de Robert Walser et commencé un autre de Georges Didi-Huberman sur
l'Atlas d'Aby Warburg.
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Il y a aussi un coin vidéothèque, des
dvd sont à disposition, il suffit de les insérer dans un des lecteurs.
Et puis un coin informatique,
avec de nombreux ordinateurs reliés à des imprimantes
Sur
place, tous les jours, un journal sera conçu et mis à disposition du
public. On se sert ici de ce qui a été fabriqué là.
Des
voix s'élèvent de plusieurs bulles de lecture dispersées deci-délà.
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L'atmosphère
est époustouflante dans l'espace création. Mettez des bombes de
peinture, des scies, des marteaux, des tournevis, de la colle, des
rouleaux d'adhésif, et une multitude de blocs de polystyrène à
disposition de paisibles visiteurs et ils se changeront en créatures
déchaînées. Je vois une femme en tailleur bleu armée d'une scie
s'acharner à trancher dans le matériau blanc, je l'entends dire "ah, ça
fait du bien, ça fait du bien". On bombe, tague, coupe à tout va,
l'odeur est puissante, envahissante. Un homme est monté en haut d'une
montagne de polystyrène et se fait houspiller vertement par un vigile.
Chacun veut s'exprimer à sa façon. C'est une ruée d'artistes en mode
(ré)création. |
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Nous voici
dans l'agora, un homme parle, j'entends les noms de Blanchot et
Derrida, de Descartes, Foucault, Deleuze, Sartre... il dit plusieurs
fois ne pas vouloir choisir entre Sartre et Foucault, qu'il faut
repenser les philosophes. Il dit bien d'autres choses. Aussi son
admiration pour Derrida, pour Deleuze. Il est allemand, s'exprime
clairement en français. Il parle calmement dans un brouhaha continue -
à côté c'est vernissage, on boit, on rit - les gens s'installent sur
les chaises ou fauteuils, repartent, parlent entre eux. Cet homme,
c'est Marcus Steinweg, philosophe, il va donner chaque jour des
conférences sur la philosophie.
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