Sur le pouce
quand les photos sont interdites et que l'exposition est bonne c'est ici qu'on en parle



les lieux
MAM

Exposition du 17 10 2014 au 22 02 2015
L'exposition temporaire Sonia Delaunay. Je l'ai visitée plutôt rapidement la première fois. Puis, j'y ai pris davantage de plaisir et de temps la seconde. Des couleurs, des figures géométriques, une vie. Des tissus colorés, géométrisés. Des robes, des manteaux, des écharpes. Des tableaux, au début des dessins cloisonnés, des couleurs expressives, puis méli-mélo avec les peintures de son mari. Qui a fait quoi ? Dans les salles permanentes du MAM (je rappelle que les salles d'expo permanentes sont gratuites), où il n'y a guère que trois ou quatre égarés, on regarde les tableaux de Robert (Delaunay, le mari), tout pareils à ceux de Sonia (la femme).  Un juste hommage rendu.
Musée de l'Orangerie

Exposition du 17 09 2014 au 05 01 2015
Emile Bernard (1868-1941) - Pourquoi connaissais-je Gauguin et pas Emile Bernard ? Il y eut une polémique, lequel des deux a inventer le symbolisme ? Gauguin gagna, Bernard fuya en Egypte. Sa peinture changea, puis ce fut Venise et la redécouverte du classique. Cette exposition nous donne un éventail des multiples styles d'Emile Bernard. Je ne connaissais donc pas, mais j'ai beaucoup apprécié et espère ne pas l'oublier.
Maison Rouge

18 10 2014 au 18 01 2015
Depuis quelques années je vais régulièrement voir les expositions de la Maison Rouge. Je ne raterais certainement pas une exposition d'art brut. Cette fois c'est une partie de la collection d'art brut de Bruno Decharme qui est exposée ici, et je l'ai apprécié et espère y retourner.

L'art brut est un art profond, intime, sincère, qui se tient au-delà des aspects mercantiles qui mène trop souvent l'art aujoud'hui.  Je suis la première ravie lorsqu'une exposition se présente mais il serait regrettable qu'il soit touché par l'effet de mode et soit absorbé par la grande spirale commerciale.
Musée d'Orsay

14 10 2014 au 25 01 2015
Sade. Attaquer le soleil On imaginerait plutôt une exposition sur Sade à la BNF que dans un musée d'art plastique. Mais s'agit-il vraiment de Sade ? On nous dit qu'il s'agit surtout de montrer les impacts des personnages et des idées de Sade sur l'expression artistique. On veut nous parler de désir...

Une énorme et foisonnante exposition, les citations (beaucoup de Sade mais pas seulement) alternant avec des tableaux de nombreux artistes. Nous croisons ainsi les oeuvres de Delacroix, Picasso, Goya, Valloton, Ingres, Picabia, Courbet, Aloïse Corbaz, Bellmer, Cezanne, Man Ray, Gustave Moreau, etc. Sur ce long parcours d'une exposition qui parle plus de plaisir que de désir, mais aussi de férocité, de guerres, j'ai beaucoup apprécié la richesse des oeuvres exposées, Quant à savoir si l'exposition donne envie de lire Sade, je reste dubitative. 
Halle Saint Pierre

17 09 2014 au 04 01 2015


Encore une fois la Halle Saint Pierre m'enchante.
Appelez ça de l’art, si vous voulez. Ça m’est égal.” Ainsi s’exprimait  Willem van Genk, un des 40 artistes présentés à la Halle Saint-Pierre pour la deuxième exposition consacrée aux collections internationales Sous le vent de l’art brut, la collection De Stadshof. 300 oeuvres sélectionnées (sculptures, dessins, peintures, maquettes) parmi les 7000 rassemblées par cette collection néerlandaise consacrée à l'art brut, l'art outsider et l'art naïf.

Une exposition qui, encore une fois, m’a emplie d’émotions, d’inspirations, de questions. C’est un univers multiple dans lequel j’aime errer, me perdre et me retrouver. Ces oeuvres souvent me parlent, tissent des liens que je ne saisis pas toujours entre elles et moi. Leur véracité émotionnelle nous donne un accès à une réalité enfouie de nous-mêmes. On retrouve ici ce qui est représentatif de l’art brut : il ressort des artistes autodidactes et solitaires exposés une envie irrépressible de créer. Et van Genk de conclure : “C’est ce que je suis et ce que je fais.”
MEP - le 21 09 14

jusqu'au 02 novembre 14
Bonnes expositions à la MEP (Maison Européenne de la Photographie) qui nous montre ce mois-ci les photos de René Burri dans le Mouvement, les sculptures de lumière de Keiichi Tahara, nous met en Suspens avec Tim Parchikov, nous place devant les Portraits de sa “famille” littéraire qui lui “ont tous donné envie de les rencontrer et ont transformé [sa] vision du monde.” Une vaste composition de photographies s’étalant sur plusieurs murs, où on s’arrête volontiers en reconnaissant nombre de visages familiers : Levinas, Sollers, Guyotat, Kristeva et tant d’autres. Mais c’est surtout Pascal Maitre qui nous met des couleurs africaines dans les yeux. Pascal Maitre est photojournaliste, il parcourt le monde depuis trente ans. On s’arrête, on prend le temps devant son travail, on s’interroge sur l’émotion ressentie face à de belles photos montrant la réalité de la cruauté du monde. Mais ici pas de voyeurisme, juste du témoignage, c’est le but de l’artiste. Des histoires, par exemple celle de cet enfant allongé figé sur une paillasse, prise de vue de haut, deux bassines, deux bougies, un cartel : République démocratique du Congo, 2012 : “Gaby fait partie des trente mille enfants des rues de Kinshasa. Comme la plupart d’entre eux, il a été accusé par ses proches de sorcellerie et jeté hors de chez lui. Cela fait une bouche de moins à nourrir pour la famille. Recueilli par une ONG congolaise, il a été emmené à l’église du Saint-esprit pour le salut du monde afin d’être exorcisé. Il est tétanisé.”