Musée Picasso
5, rue de Thorigny, 75003 Paris


Une visite 
Le musée Picasso, vendredi 19 décembre 2014, milieu d’après-midi. Une file d’attente sous la pluie, quel courage ils ont tous ces gens ! Je n'en ferais pas autant. Par chance, je (nous, puisque je suis accompagnée) suis l’heureuse bénéficiaire d’une entrée offerte par la Maison Européenne de la Photographie avec entrée "coupe-file".
Nous voici donc dans un musée tout beau, tout blanc, tout propre, bien lumineux. Les tableaux y sont comme dans un cocon (prison dorée ?), protégés par de puissantes alarmes et d'aguerris vigiles. Il faut dire que leur tache ne doit pas être aisée, tant il y a du monde (beaucoup de groupes scolaires et autres). Il faut circuler, sans bousculer, sans se faire écraser, faire attention à soi, aux autres, oublier les tableaux, y revenir puisqu'on est là pour ça, se faire petit en prenant sa place, c'est un art la visite touristique. Il me semble avoir traversé les salles sans prendre le temps de l'émotion, en constatant qu'ici j'interdirais (et tant pis pour moi aussi) les appareils photos et autres smartphones à pixels, vraiment trop de monde. Cette visite est un éparpillement. Il n'y a qu'au dernier étage où le vent s'apaise, là est exposée la collection personnelle de l’artiste. Là, dans un retour d'intimité, on peut se laisser toucher par un Modigliani, un Corot, un Picasso même, une délicatesse, un apaisement... et puis au sous-sol, avec quelques photos de Guernica.
Quel avantage y a-t-il à visiter un musée bondé, à se retrouver comme des clients d'un supermarché qui tracent leurs chemins en surfant tant bien que mal vers la sortie. Evidemment, rien ne vaut que de se trouver face à une oeuvre d'art, aucune reproduction ne rendra la puissance d'un original, mais j'ai la sensation d'une visite baclée. Je me souviens être restée il y a quelques semaines devant un petit Picasso au MAM, j’étais seule dans une immense salle, absorbée... 

Femme à la bougie, combat entre le taureau et le cheval -  1934 Minotaure et jument morte devant une grotte face à une jeune fille au voile - 1936

Massacre en Corée - 1951 - un tableau d'un beau format (110x210), inspiré du tableau de Goya , Tres de Mayo.